Gilda Farrell, la puissance transformatrice du regard neuf et l'art du compromis

Gilda Farrell

Pour que des projets novateurs aient lieu au sein d’institutions gouvernementales, il faut d’abord que des gestionnaires aient eu le courage de les présenter et aient réussi à convaincre d’autres gestionnaires du bien fondé des leurs idées et objectifs proposés. Gilda Farrell, la chef la Division pour le développement de la cohésion sociale du Conseil de l’Europe, œuvre depuis plusieurs années au développement d’instruments conceptuels et méthodologiques pour la promotion de la cohésion sociale.

À chacune des occasions que j’ai eues de voir Gilda Farrell en action et de l’écouter parler, j’ai été séduite par son optimisme et sa façon de transmuer ce qui est perçu négativement en une image plus positive, ce qui favorise le développement et le pouvoir d’agir de collectivités.

C’est grâce à Gilda Farrell que le fabuleux projet Edgeryders existe, qui sort des sentiers battus et laisse entrevoir de nouvelles possibilités de collaboration avec les citoyens. Gilda a conçu ce projet avec l’aide d’un des meilleurs experts en collaboration ouverte, Alberto Cottica, et s’est battue pour qu’il soit financé et piloté par le Conseil de l’Europe, conjointement avec la Commission européenne. Gilda continue de se battre pour faire rayonner son projet, et pour qu’il soit accepté comme prototype modèle. À la mi-mars, le projet a été présenté lors d’une table-ronde regroupant des participants Edgeryders et des gestionnaires du Conseil de l’Europe. La vision de Gilda Farrell et d’Alberto Cottica, d’une gouvernance axée sur la participation citoyenne, est en train de se concrétiser. Tel un caillou que l’on fait ricocher contre la surface de l’eau, nous verrons bientôt les ondes de cette expérimentation se répercuter infiniment au sein du Conseil de l’Europe et ses États membres, et même au-delà des frontières européennes.

Jour après jour, Gilda pose des gestes, ajoute une nouvelle brique à la construction de sa vision. Elle s’est donné pour mission de transmuer la perception négative que les gouvernements et les entreprises se font des jeunes. En permettant aux jeunes de collaborer avec le Conseil de l’Europe, en leur offrant un espace non contrôlé et par conséquent, la liberté de s’exprimer, Gilda fait en sorte que soit récoltée l’évidence, ou une partie de la preuve justificative, que les jeunes ne sont pas du tout à l’image de ce que certains indicatifs traditionnels nous indiquent (comme le NEET).

Pour se distancer encore davantage de ces indicatifs, elle a proposé le 15 mars 2012, de se départir de l’acronyme NEET, qui porte une lourde connotation négative, et de le remplacer par SOFIR, “solution finders in search of recognition”. Cela lui permettra d’ouvrir un nouvel espace, dans lequel pourraient être introduites des solutions alternatives.

Par conséquent, Gilda insuffle son intention de transmuer la perception d’une proportion de la population en nous proposant de délaisser les idées obsolètes, en introduisant dans l’espace créé par la nouveauté, la créativité et l’innovation, la possibilité que ce regard nouveau donne lieu à une nouvelle façon de composer avec ces problématiques et favorise le développement de solutions appropriées. Ceci devient possible parce qu’elle a fait le choix de laisser de côté le modèle désuet. Mais cela ne signifie pas qu’il faille ignorer pour autant les statistiques et les analyses précédentes.

L’enjeu et les défis sont titanesques, mais Gilda sait où elle s’en va. Elle mettre en place le contexte qui permettra un changement profond et durable.

Elle s’appuie sur la force transformatrice du regard neuf.

Sa force réside également dans une maîtrise de l’art du compromis.

Puisqu’elle est capable d’apercevoir que la perception des jeunes est faussée, elle arrive également à apercevoir que la perception qu’ont les citoyens des élus, décideurs et gestionnaires gouvernementaux pourrait elle aussi d’avérer erronée. Gilda nous aide à balayer nos préjugés, et nous secoue, en espérant que sera compris le potentiel de chacun. Elle nous invite à nous départir de nos vieilles lunettes pour contempler les gens sous leur véritable jour, de part et d’autre de la médaille.

Ainsi, tous les décideurs gouvernementaux ne sont pas peut-être aussi mesquins et mal intentionnés que nous pourrions l’imaginer.

Gilda nous rappelle qu’il faut verser de l’eau dans son vin et donner chance au coureur. Sans doute qu’une majorité de décideurs ne parvient pas encore à embrasser le changement. Mais il y en a qui s’efforcent de le faire, souligne-t-elle.

Go Gilda !

For Edgeryders here who don’t know Gilda personally, we owe her big part of our existence and the fact that Edgeryders as pilot project was received well and was presented at European institutions (the Council of Europe and European Commission) as prototype for a new model of collaboration between citizens- institutions, one that is based on respectful listening on both sides, and that will work towards re-establishing the trust that we need as a base for cooperation and for crafting better policies.

But more importantly, Gilda is a wicked cool lady, and it’s not just me saying this, it’s the radical Edgeryders who had the chance to meet her at the workshop in March, like Vinay or Giacomo … I could literally hear people whispering: wow, is she for real?..

Wait till you meet her at the June conference, and see this with your own eyes!

Thanks Gilda if you’re reading this :slight_smile: and thanks Lyne for shining light on fabulous people!

Indeed, she is for real!!! I am especially proud of the fact that a woman has been behind the Edgeryders initiative. I believe that women do things differently… Not many decision makers have talked about changing perceptions (as a matter of fact, Gilda is the first I heard openly discussing these topics). Other decision makers have said that there is a need to “change mentalities”, but they provide no solution. Gilda has the courage to push away old models, and take a fresh start.

This is the type of decision maker that we have been hoping for. Her many years of experience of social cohesion analysis have led Gilda to define a vision. If you notice, she is not a Chief Information Officer. Yet, she has been able to define a project using new technologies.

Whenever I see Gilda, I find myself suspended to her lips… It just feels great to see her in action. The role and image of decision makers has so much deteriorated that we need to see more good positive stories like this one. Especially when these are about women breaking old patterns of thoughts, I cannot get tired of listening to them, over and over. I like what Gilda does. Cela merite notre reconnaissance, et encouragement.