The Reef Community| “L'habitat groupé est la formule qui répond le mieux à mes attentes”.

J’ai rencontré Céline Jamar lors d’une expérience urbaine unique à Bruxelles, “Micro-Aventure” organisée par l’ASBL Citizenne. Cette activité était organisée un après-midi de septembre 2019 de 17h à 21h. Nous avons déambulé dans la ville à travers des places publiques, ateliers d’art, et on a découverts des espaces communs méconnus des piétons. Très enthousiaste, Céline nous a parlé des projets dans l’Espace Public, des actions précédentes menées par des citoyens avec un groupe d’artistes dans “l’écosystème urbain” autour de la porte de Ninove.

Ou habites-tu?

Céline: j’habite aujourd’hui entre Namur et Bruxelles.
J’ai le projet de revenir à Bruxelles pour habiter dans un habitat-groupé géré en Community Land trust, CLTB (sur Forest).
Jusqu’en 2010, j’ai habité Bruxelles (15 ans de vie) . Bruxelles est ma ville de coeur.

Quelle est ta profession?

J’ai suivi des études d’ingénieur chimiste à Louvain-la-Neuve. Après, j’ai travaillé 5 ans chez Novartis. Bien qu’intéressant intellectuellement, ce poste ne me satisfaisait pas pleinement car je faisais prospérer une entreprise chimique dans le but unique de faire du profit. Je ressentais déjà le souhait de m’investire davantage dans un travail qui tienne compte de l’humain. Comme par synchronicité, j’ai été informée d’une formation d’éco-conseiller “formant des pionniers en environnement”, que j’ai suivie de 2000-2002 à Namur. A la suite de cela, j’ai développé une profession davantage en conformité avec mes valeurs.

Quelle est ton expérience du co-housing?

J’ai vécu à Forest (Bruxelles) chez mes parents jusqu’à mes 20 ans.

J’ai aussi vécu en colocation et l’expérience a été plutôt positive. Par exemple, lorsqu’on rentre chez soi, on n’est pas seul, on peut retrouver un ou l’autre colocataire dans la partie commune. La possibilité de préparer des repas en commun me plaisait également. J’en garde de bons souvenirs.

Ensuite, j’ai eu la chance d’avoir accès à un logement social, seule avec ma fille.

Actuellement, j’habite avec mon enfant dans un logement social à Namur. Mais la société de gestion du logement social n’est pas forcément championne en termes de gestion et de médiation entre les voisins. Si un groupe de voisins décide de s’organiser entre eux, la société immobilière le voit d’un mauvais oeil.

Qu’est-ce qu’il te manque dans ta situation actuelle?

Principalement les liens sociaux au quotidien. A mon avis, il faudrait construire plus de “maisons de quartier”. Des espaces où les voisins peuvent se rencontrer, passer plus de moments ensemble. Apprendre à se connaître. Mener des actions pour améliorer le quartier ou simplement se lier et faire connaissance, en jouant à des jeux de société par exemple ou encore en organisant une sortie ensemble, etc.

Et, comme on est quand même en 2019, ne faisons pas l’impasse sur le numérique ! Pour créer des liens dans mon quartier, j’utilise Hoplr, une app qui voudrait devenir un réseau social local pour chaque quartier en Belgique.

Une autre solution serait de créer un échange de services ou d’objets à mettre à disposition d’autres colocataires ou habitants: par exemple, le prêt d’une visseuse. D’ailleurs, j’ai rencontré récemment un chouette garçon qui s’appelle Guillaume Dupont qui est en train de créer une app pour ça qui s’appelle Lendland.

Quelles limites fixes-tu au partage d’un habitat groupé?

Ma coloc Caro était une artiste un peu folle, et souvent elle invitait des amies artistes pour dormir chez nous. Au début, c’est rigolo mais après, ça devient un peu lourd parce que je ne trouvais plus d’espace pour moi même, pour être toute seule dans mon univers particulier.

Mon copain à l’époque n’habitait pas dans l’appart. Il venait aussi dormir de temps en temps car venant de l’extérieur. Ca aussi, ça a généré des tensions parfois.

Dans une autre coloc, ma chambre était au-dessous d’une cuisine. Pas idéal, à cause des odeurs.

Que ferais-tu pour améliorer ton logement aujourd’hui?

On pourrait élargir l’idée du télétravail dans différents lieux. Il y des espaces qui ne sont occupés que la journée de 9 à 17h mais qui sont vides le soir et aussi à l’inverse. Comment faire pour mettre en relation et synchroniser les propriétaires d’espaces et les coworkers? Je connais Vincent de Waele qui a lancé l’initiative Hoffice. Avec ça, tu peux ouvrir ta maison pour la transformer en espace de coworking pour 6 heures de 9h à 17h.

Comment conçois-tu un habitat partagé idéal à Bruxelles?

L’habitat groupé c’est la formule qui répond le mieux à mes attentes. Par ailleurs, je vois que ce phénomène fait de plus en plus d’émules de nos jours. J’ai visité pas mal d’habitats groupés et des communautés ces derniers temps.

Il faut également prendre en compte l’environnement, le développement durable et la mobilité. C’est le nouveau paradigme de vivre ensemble en respectant l’environnement.
Je m’intéresse aussi aux modèles d’entreprises alternatifs : inclure dans l’habitat des acteurs à but lucratif pourrait faciliter un apport de fonds additionnels au projet qui pourrait être utilisé pour subventionner des membres d’un habitat ayant moins de ressources.

Il faut faire confiance au temps. Dès qu’on sème des graines, quelque chose est appelé à se produire.

Quel est ton expérience de connection avec la ville ?

Moi, j’ai eu la chance de participer à une des premières expériences de démocratie participative. Cet projet a été réalisé en 2004, à Forest et St Gilles autour du parc Duden. C’était un travail collectif avec les habitants. Des assemblées citoyennes proposaient aux pouvoirs publics les points à améliorer dans l’espace public. Et les autorités ont été ravies du résultat.

Tu te vois en train d’habiter un lieu comme The Reef?

Tout à fait. En fait, moi j’habite à Namur mais ma prochaine étape de vie va se passer dans le projet Calico de CLBT. Je pense que ça va être un niveau supérieur par rapport au logement social actuel.

Mais pour que l’entreprise soit couronnée de succès, on va devoir se retrousser les manches sur la gouvernance, notamment avec une charte de fonctionnement évolutive. Comment on va vivre ensemble? Le rôle de médiateur-facilitateur est primordial pour élaborer cette charte.

Qui d’autre pourrait s’intéresser à ce projet ?

Tout personne soucieuse de vivre quelque chose de plus harmonieux avec plus de vie, plus de nature dans la ville. Aujourd’hui, on en a tellement besoin.

Ateliers en cours

La communaute de The Reef est active en Novembre. Il y a 2 ateliers qui vont discuter different aspects du logement a Bruxelles. Welcom!

Living Green (14 Nov)
L’atelier rassemble des personnes qui habitent Bruxelles et qui aspirent à vivre de manière abordable, écologique et en interaction sociale avec d’autres, des personnes qui tentent de développer des modes de vies durables et qui souhaitent partager, des personnes qui veulent apprendre des autres.
Sprint to the Reef (28 Nov)
Nombre d’entre nous partagent de l’espace avec d’autres que ce soit pour vivre ou pour travailler. Mais comment rendre ce partage de l’espace plus simple, plus économe, plus écologique, tout en passant des bons moments en commun?

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Ping @BaobabUrbain: pour promouver les ateliers.

@manuelpueyo - Je croix que ça devra étre Ou habites-tu? pas Quelle est ton nom.

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@manuelpueyo, est-ce que nous pouvons mettre au-dessous un petit texte concernant les 2 atelièrs suivantes et le lien pour l’inscription?

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C’est si agréable de lire à propos de Céline. Je suis curieux du processus avec CLTB, comment elle s’est impliquée et si elle connaît déjà ses voisins? Ou est-ce que la sélection des résidents de logements sociaux par les CLBT se fait indépendamment? Je suppose que les gens ne socialisent pas beaucoup avant de se retrouver à vivre ensemble.