Favoriser le pouvoir d’agir (empowerment)
Je ne m’attendais pas à ce que tu me trouves tout seul comment faire pour sortir les pays émergents de l’indigence… mais j’ai posé la question.
Lorsque j’ai imaginé le projet Gouvernement ouvert et Francophonie (un partenariat multilatéral qui prenait en compte les problématiques des pays en développement, principalement en Afrique — la moitié des francophones du monde vivent en Afrique), voir mon rappor t de mission “Longing for open government”, j’ai aussi longuement réfléchi à ces questions.
Le défi est de taille. Néanmoins, avec la montée du mobile en Afrique, il y a moins de difficultés que d’envisager de faire installer des poteaux de lignes ou des kilomètres de câbles.
John F Moore et moi-même avons imaginé une panoplie de solutions qui permettraient aux citoyens qui n’ont pas accès à un ordinateur ou un téléphone intelligent, de pouvoir quand même participer.
Malheureusement, le gouvernement du Québec a eu une peur bleue, et a rejeté ce projet. J’ai espoir qu’un jour, une partie de cette vision se réalisera.
Oui! Il vaut mieux apprendre à pêcher que de fournir du poisson… Il est préférable de montrer aux populations comment générer elles-mêmes leur pouvoir d’agir. Cependant, il y a beaucoup de facteurs qui nuisent à cela. Prenons par exemple les tentatives de faire adopter une loi de la famille au Mali. Le gouvernement souhaitait cette réforme, mais les chefs religieux l’ont fait reculer. (ref. Le nouveau code de la famille accueilli avec des menaces de violence) Avec la présence de l’AQMI dans les pays du Sahel, cela rajoute aux difficultés.
J’ai aussi beaucoup réfléchi à comment faire pour générer du pouvoir d’agir (empowerment) chez les individus, dans les communautés, et dans les organisations.
Par ailleurs, je ne peux considérer dans mon esprit, ne serait-ce que 2 secondes, la possibilité de déployer des efforts pour implanter un gouvernement ouvert, ou faire des efforts pour favoriser la démocratie participative, dans un pays où les femmes sont bafouées dans leurs droits, ne peuvent voter, sont excisées, sont battues, ne savent pas lire, et sont mantenues dans des conditions de domination par les mâles. Les femmes comptent pour 51% de la population humaine. Ces problématiques me tournent encore et encore dans la tête. Il y a peu de femmes dans la sphère du gouvernement ouvert pour défendre ces injustices. Je vais continuer de m’indigner…!
Pendant quelque temps, j’ai cru que la plate-forme OpenIDEO pourrait aider à solutionner de nombreuses problématiques mondiales. Cette plate-forme regroupe un bon nombre de défis intéressants, qui concernent de nombreux pays. Cette plate-forme fait appel à la créativité et au remue-méninges pour proposer des solutions. Toutefois, j’ai l’impression qu’étant donné qu’elle est gérée par une firme de design, cela fait en sorte que les défis concernent souvent des problèmes de design. Mon enthousiasme pour cette plate-forme s’en va en décroissant. Il faudrait combiner les avantages de cette plate-forme avec d’autres fonctionnalités.
Dans le projet Gouvernement ouvert et Francophonie, j’ai aussi imaginé une Association internationale des gouvernements ouverts, qui comporterait un portail unique. Les problématiques internationales partagées par l’ensemble des pays membres de cette association pourraient se retrouver sur cette plate-forme, et présentées sous forme de défis, les citoyens seraient invités à réfléchir à ces questions.
Il faudrait que je m’implique auprès de Démopolitique!
As-tu rencontré Andres DaVila? Il veut créer un groupe de réflexion (think tank) pour former des visionnaires. Je t’invite à lire son rapport de mision “Toward a global managerial intelligence”.