Comment je suis devenu philosophe

Peut-être, comme vous le souhaitez Lyne, est-il plus facile de comprendre mon propos, en décrivant comment je suis devenu philosophe.

Pour tout dire, au lycée je dormais pendant les cours de philosophie car l’exposition des Grands principes m’ennuyait. Pour le baccalaureat j’ai du passer une épreuve de philosophie dans laquelle j’ai senti que je n’avais aucune autre liberté que de me conformer à des attentes, faire une belle étude de texte ou donner la “bonne opinion”. Alors j’ai pris le sujet sur la guerre. Je ne me souviens plus du sujet, mais c’était en gros d’arguer sur le fait que la guerre pouvait être civilisée. j’ai arguée que la guerre devait être sans pitié, oubliant de dire à l’époque, que la guerre étant par nature une monstruosité, la civiliser ne conduisait qu’à l’accepter comme un bien, et que cela était du point de vue de l’Homme, inacceptable.

Je suis devenu psychomotricien (je ne sais comment ce métier ce nomme au Canada). La rééducation psychomotrice des personnes handicapées ou malades mentales. J’ai enseigné ce métier à l’université pendant 5 ans. j’ai vite constaté que le monde de la rééducation était inflitré par des problématiques tellement dangereuses que ce n’était que par miracles que des enfants, des adolescents ou des adultes pouvaient sortir du statut d’handicapé ou de fou à celui de personne “normale”. J’ai constaté que ces gens dits fous, handicapés, étaient des objets, objets de soins, objets de pratiques injustifiées, objets pour que les soignants, les rééducateurs soient certains d’être les plus normaux. Et puis, vraiment, j’exigeais par mes techniques, de ces personnes un changement démentiel, moi-même, d’un tel changement, en étais-je capable?

Mon épouse a soutenu ma décision. Je suis devenu représentant de commerce pour le compte du groupe Electrolux, un “door-to-door salesman”. C’était horriblement à apprendre, non pas intellectuellement, mais à apprendre comme pratique. Je voyais des gens, que l’on aurait classé comme “feeble mind” dans mon précédent métier réussir mieux que moi. Mais j’ai appris, je suis devenu un bon vendeur, puis un formateur de vendeur.

Je me rendais compte que je ne comprenais pas la vente comme les autres vendeurs, les directeurs commerciaux. Je voyais ce monde autrement.

J’ai commencé à comprendre que ma révolte depuis mon métier de psychomotricien venait de ma compétence naturelle à modéliser, à trouver des relations inédites semble-t-il entre les gens, les actions, les choses.

Et j’ai découvert que je m’ennuyais. J’ai tenté de devenir directeur commercial mais là vraiment ce n’était pas le truc.

Mon épouse qui est une psychologue psychothérapeute réptuée, issuse d’une famille de grands intellectuels, dont l’un au moins a entretenu des relations avec le Québec d’un point de vue politique, mon épouse donc m’a dit que j’avais l’esprit d’un philosophe.

J’ai été accepté directement en DEA en raison de mon parcours après avoir rencontré le Professeur Deloche, professeur d’esthétique. Je trouvais que ce qu’il disait de l’Esthétique expérimentale se rapprochait de mon expérience de vendeur. J’ai entrepris une thèse mais qui n’a jamais été présentée parce que je n’écrivais rien de classique. Je crois que je lui ai fait peur.

J’étais intégré dans un laboratoire commun à deux écoles d’ingénieur, laboratoire s’occupant d’enseignement à distance. J’ai développé des modèles de recueil de connaissance, de logicle d’enseignement auto-adaptatif, fonction des styles comportementaux.

J’ai commencé à exploiter ces odèles dnas l’industrie mais bon. Pour le dire grossièrement tout le monde se moque de recueillir des connaissances, de savoir les rendre utilisables, de mettre de l’argent là-dedans. Personne ne se rend compte que les connaissances sont un bien qu’il faut recueillir de manière certaine, améliorer du point de vue de la qualité, et rendre disponible de manière égale pour tout un chacun. Je me suis opposé à la notion de génie, d’élite, en affirmant que les Ecoles d’ingénieur ne se souciaient pas de la qualité de l’enseignement parce qu’elles avaient besoin de gagnants et de perdants pour montrer qu’elles savaient former les meileurs. En gros les Ecoles d’ingénieur se sentiraient minables si tout le monde réussissait à apprendre ce qu’elles enseignent.

Or, nous devons affirmer que toute connaissance étant produite par l’Homme, il serait étonnant qu’un autre Homme ne puisse la comprendre et en user. D’où l’hypothèse que la transmission des connaissances est perturbées par des comportements, des modes de mises en forme, destinées à égarer les apprenants. C’est démontrable et j’ai démontré qu’un même logiciel présenté sous des aspects différents est compréhensible ou obscur pour les mêmes “apprenants”.

A partir de ce labo j’ai rencontré la philosophe Anne-Françoise Schmid qui s’est intéressé à mes travaux, puis son mari le philosophe François Laruelle. J’ai appris, compris que j’étais proche de la non-philosophie, que j’avais une oeuvre (dixit mon épouse).

Donc j’écris. mes travaux sont abstraits. Ils concernent la production d’innovations, le mode de relation de l’humain dans le monde. J’en fais des modèles pour tester ces abstraction dans le monde et voir si cela permet de mieux comprendre et agir.

Je me suis intéressé au traitement des données dans le cadre de la variété des modes d’action.

Et puis, il y a quelques mois, un ami lointain m’a demandé d’écrie en direct dans le cadre de sa maison d’édition électronique pour montrer que l’on pouvait mettre à disposition en temps réel de la recherche pour un usage immédiat. Ces écrits électroniques, Tribune(s)Clinique stratégique, sont des applications même si Tribune(s) parait être un recueil d’opinions personnelles.

Les Tribune(s) manifestent les voies que l’expression peut prendre selon la position d’un sujet dans mon modèle de la Scène Esthétique.

La Clinique stratégique est l’application d’un autre modèle désigné comme “Le cône”, très proche de ce que je développe dans un autre écrit électronique en cours, L’au-delà comme actuel, sur la prise en compte des connaissances de la physique expérimentale pour être au monde.

Par Twitter, en raison des événements actuels, je me suis plus intéressé à la Politique car j’ai constaté que mes outils pouvaient apporter de la connaissance. Non la connaissance exacte mais de la connaissance.

L’Op Gouv me paraît dans ce cadre l’une des voies explorables, l’une des voies où mes outils, mes écrits abstraits peuvent faire leur travail, u lieu où expérimenter.

Bon, voilà, je suis assez cohérent, je fais mon sillon et j’explore.

Voilà en français!

Michel, felicitations! Tu viens de ecrir le premiére Mission report de Edgeryders en français. Mon français, c’est assez frappé: j’ai besoin de un petit peu de temps pour le lir. Mais j’arrive…

Voilà en français 2. Here is the French language

Grazie mile Antonio Je ne pourrais écrire en italien mais bon je le comprends moins l’italien courant et plus l’italien philosophie. I can’t write using italian language mais I read it, more the philosophical vocabulary than the vernacular. I hope we can understand each other.

I love my balayeuse

Je recopie ici mon commentaire à propos des ‘balayeuses’. Aspirateurs-balais, voyons, c’est ben trop long à dire… J’aime bien mieux mon mot québécois ‘balayeuse’. @Alberto, Michel and I, we just discovered that the Québécois and French have a very different way of calling their vacuum cleaners! Who would have thought that vacuum cleaners be discussed via Edgeryders, philosophy, and open government issues! It certainly is an interesting ride to discover the stories. AND I LOVE my balayeuse.


Eh bien ça alors! Je ne m’attendais pas à cela. Je suis une fan invétérée des balayeuses Electrolux, je n’ai jamais balayé de poussière de toute ma vie qu’avec cela. Ne me parlez pas d’autres balayeuses, je n’en veux pas! Ma très chère Electrolux a au moins 25 ans, et son moteur ronronne comme un neuf. Ça aspire tout ce qui se trouve sur son passage avec une force de succion extraordinaire, ces engins-là! (Vraiment satisfaisant.)

Comme il est fascinant de découvrir les histoires et parcours. Une compétence naturelle à modéliser! Cela donne le goût de découvrir tes écrits, et j’espère que la sphère du gouvernement ouvert sera pour toi un lieu d’exploration enrichissant.

Avec le développement des données ouvertes, les gouvernements devront apprendre à analyser l’information. Même que cela devra devenir essentiel. Un rapport de Deloitte recommande de ‘Faire de l’analyse de données une compétence essentielle’:

‘Afin d’améliorer l’utilité des données gouvernementales en ligne, les gouvernements eux-mêmes doivent développer les compétences analytiques nécessaires au partage et à la manipulation des données qu’ils collectent, en plus du volume croissant de données non structurées disponibles en ligne. Une large quantité de données est actuellement enfermée au sein d’unités gouvernementales, ce qui rend difficile l’analyse des interrelations des programmes pour les directeurs. Si l’ouverture des données publiques transforme véritablement la manière dont le gouvernement fonctionne, l’analyse de données devra être alors une compétence essentielle de la plupart des organismes.’

J’ai sursauté, quand j’ai lu, dans un de tes commentaires, que les ‘verrouillés’ étaient tout simplement ‘VIRÉS’. Malheureusement, il n’est pas toujours possible de déloger les décideurs gouvernementaux coincés dans ce modèle. Cependant, à la longue, j’ai remarqué qu’ils finissent par se nuire à eux-mêmes. De nos jours, ce genre de comportement a par ailleurs tendance à ne plus être tellement toléré, et au bout de quelque temps, il survient des événements qui les propulsent dans l’embarras.

Pourrais-tu svp copier/coller ton superbe texte dans ‘SHARE YOUR RIDE’? Se rendre à cette page, http://edgeryders.ppa.coe.int/bootcamp/share-your-ryde, et cliquer sur le bouton ‘Do this mission now’. (C’est l’objectif du projet Edgeryders, recueillir ce genre d’information.)

Merci beaucoup pour ta contribution au think tank Edgeryders.

P.S. Moi aussi, je dormais pendant les cours à l’université! J’ai opté pour l’histoire de l’art, mais quand par exemple il était question de trouver un sens symbolique à une petite plante située dans un coin d’une tapisserie ou oeuvre de plusieurs mètres de longueur, le professeur me perdait totalement. Je préférais compter les tuiles au plafond de l’amphithéâtre. Je n’ai pas poursuivi l’histoire de l’art au niveau de la maîtrise.

La philosophie: identité professionelle ou point de vue?

Michel, je n’ai pas compris si tu est payé pour etre philosophe ou si tu est paye pour faire d’autres choses, mais avec une attitude de philosophe qui t’aide faire celle choses-la. Est-ce qe la philosophie est un travail, une identité professionelle, ou bien an outil pour en outre travail?

Philosophe de profession

Alberto, je suis payé pour agir en tant que philosophe, à partir de mes propres recherches, découvertes philosophiques, dans différentes domaines comme la stratégie d’entreprise, la conception de produits de e-learning, l’innovation ou la formation de commerciaux. Il existe en France une organisation qui se nomme le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD). Cette organisation a des représentations locales et, pour l’une d’entre elles, le CJD de Lyon, j’ai mené pendant deux ans un Café philosophique. L’objectif de ce Café philosophique a été de former des dirigeants à utiliser un outil philosophique, la problématisation, pour agir en tant que dirigeant.

Cela veut dire que dans mon métier de philosophe, je ne travaille pas en citant Platon, Aristote ou St Thomas d’Aquin ou des philosophes plus actuels qu’ils soient français, anglo-saxons, italiens, allemands (je ne connais pas du tout la philosophie actuelle espagnole par exemple). Ces auteurs constituent  ou non “ma cuisine”, je dialogue ou non avec eux (je dialogue avec Deleuze, Derrida au travers de leurs livres et directement avec François Laruelle, Anne-Françoise Schmid).

Mon domaine de recherche est l’Esthétique (en tant que science expérimentale) et mon objet de recherche est l’innovation. Ma visée en tant que philosophe est de découvrir encore plus de l’humain que ce qui est actuellement présent de lui. Je n’ignore ni les sciences cognitives, ni la neurologie, ni la psychologie, mais je ne m’en sers pas pour jusitifier, valider mes travaux et je ne pose pas mes travaux comme science ultime de toutes ces sciences. Je dis juste qu’il existe des manières de connaître l’humain, de l’explorer, de le comprendre et, en retour de le donner à voir, qui est la philosophie expérimentale (ou, pour être proche de François Laruelle, la non-philosophie).

Mes recherches apparaissent sous forme de textes “abstraits” (non publiés pour l’instant), de textes d’application comme celui fait pour le Grand Lyon

d’objets comme des quelques produits dits de design, des produits e-learning de formation (ou une méthodologie pour les construire) et du conseil. Ce sont des applications de mes recherches.

Une autre forme d’application que j’ai utilisée cette année a été de publier en direct dans un site électronique des textes courts qui semblaient être des opinions sur la situation politique internationale, européenne ou française. Or ces textes ont été construits à partir des différents points de vue d’un acteur dans l’un de mes modèles (la Scène esthétique). On voit alors qu’un discours apparemment pertinent se forme indépendamment des connaissances sur un sujet donné.

Une autre série électronique (Clinique stratégique) utilise un autre modèle, le Cône, pour étudier à un moment donné qui est le meilleur stratégiste parmi les personnages politiques français. Les résultats relèvent du modèle non de mon opinion ou de ma croyance.

Voilà Alberto. Est-ce que ça répond à ta question? Certains me payent pour profiter de mes recherches philosophiques et de leurs applications. Donc je n’apporte jamais le point de vue du philosophe mais ce que la philosophie expérimentale permet de faire.

Apport d’une pratique des Français, point en faveur de diversité

Merci beaucoup, Alberto, d’avoir soulevé ces questions. Les réponses fournies par Michel Filippi m’aident à mieux comprendre quel rôle un philosophe joue auprès d’instances gouvernementales et des communautés de pratique formées par des citoyens.

Les grands leaders de la République française ont souvent recours à des philosophes pour les guider et les éclairer, dans des dossiers difficiles, ou pour essayer de comprendre vers quoi tend la société.

Ces deux dernières semaines, Michel Filippi nous fait découvrir, petit à petit, la philosophie expérimentale, ou ce qu’il qualifie de non-philosophie.

Dans le milieu du gouvernement ouvert, nous avons croisé depuis mars 2009 de nombreuses  ‘unconferences’ ou ‘non-conférences’, la première ayant été organisée par le Dr Marc Drapeau et acolytes. Par conséquent, cette approche de non-philosophie, je trouve qu’elle colle très bien avec les tendances observées jusqu’à présent dans la sphère du gouvernement ouvert.

Ayant eu un parcours professionnel en arts visuels, je suis habituée de co-exister avec des artistes expérimentaux et multidisciplinaires. Certaines personnes disent que ces gens font des choses bizarres! Ils explorent les possibilités des médiums et franchissent les frontières de l’inconnu. Au Québec, ce genre d’artistes a créé une nouvelle toile sociale: un réseau de centres d’artistes autorégés. Ce n’est pas d’hier. Cela fait déjà une vingtaine d’années que ces artistes s’affairent à refaire le monde au Québec. L’art expérimental est ainsi devenu non seulement un modèle d’excellence, mais c’est devenu la nouvelle norme. Via le RCAAQ (Regroupement des centres d’artistes autogérés du Quéebec), en lien avec d’autres lieux ailleurs dans le monde, s’est développé tout un univers de créativité, qui a remplacé avec succès d’anciennes structures désuettes.

À mon avis, artistes, artisans, philosophes, penseurs ont de nombreux points en commun. Ils nous aident à porter un regard neuf sur le monde.

Par ailleurs, bien qu’il n’y ait pas encore de gouvernement ouvert en France, le mouvement des données ouvertes (open data) a effectué de nettes avancées. Le 17 mars 2011 à Issy-les-Moulineaux, Microsoft France a organisé un atelier de réflexion intitulé ‘Open data et nous et nous?’. Un philosophe - Bernard Stiegler, directeur de l’Institut de recherche et d’innovation (IRI, Centre Pompidou) - a ouvert le bal. Il a dit que l’open data est «un événement d’une ampleur comparable à l’apparition de l’alphabet». Wow. J’en veux des tas d’autres déclarations de ce genre!

Je constate qu’il s’agit d’une sorte de tendance naturelle des Français, d’associer la philosophie aux débats sur la gouvernance ouverte: une pratique positive que les gens de la France nous offrent. J’aimerais beaucoup que arrivions, chez Edgeryders, à mettre en valeur cette pratique, comme preuve justificative que la diversité dans une sphère donnée, cela apporte d’habitude d’heureux résultats.

Nous n’avons malheureusement pas de philosophes qui fréquentent la colline parlementaire au Québec, et je ne suis pas en mesure de parler pour d’autres nations. Mais peut-être que cela pourrait changer, si l’expérience Edgeryders s’avère intéressante?

En tout cas, je suis très heureuse que Michel Filippi se retrouve dans l’espace Edgeryders, et soit disposé à collaborer avec nous. Qu’il y ait davantage de philosophes et d’artistes, je suis toujours en faveur d’une telle proposition!

Philosophe de nature

Bonjour,

Je vous remercie pour votre analyse de la philosophie, vous avez raison quand vous dites "Personne ne se rend compte que les connaissances sont un bien qu’il faut recueillir de manière certaine, améliorer du point de vue de la qualité, et rendre disponible de manière égale pour tout un chacun. Je me suis opposé à la notion de génie, d’élite, en affirmant que les Ecoles d’ingénieur ne se souciaient pas de la qualité de l’enseignement parce qu’elles avaient besoin de gagnants et de perdants pour montrer qu’elles savaient former les meileurs.

à partir de ce point, je vois que la philosophie n’est pas sacrée pour certaine catégorie ou certain niveaux intellectuelle, la philosophie née avec l’être humain, quel que soit son niveau intellectuelle, financière ou culturelle, tan qu’il pense, il cherche des solutions, il compare entre ces expériences ou d’autres expériences des gens ou de l’environnement qui l’entoure, il pratique une philosophie, ça peut être simple en comparant avec quelqu’un de niveau intellectuelle où ces expériences sont plus diverse et plus complexe, mais elle reste une philosophie.

La philosophie est l’appareil qui y en peut avec développer nos connaissances, pour aller plus loin et découvrir nouveaux choses.

Philosophie comme appareil

Bonjour,

j’aime beaucoup votre affirmation selon laquelle la philosophie est un appareil. Je préciserais plus en disant que la philosophie en tant que pratique permet de concevoir, construire des véhicules divers qui vont nous permettre d’explorer le Réel et découvrir d’'autres choses.

Mais autrement c’est bien cela. La philosophie n’est pas au-dessus des autres connaissances. Elle n’est même pas une connaissance. Je dis parfois que la philosophie est “les mains du cerveau au travail dans l’humain” et “que c’est un boulot fatiguant”.

Je construis des véhicules philosophiques. Il en existe d’autres, beaucoup sont dans des garages, d’autres sont à construire.

Philosophie Fatigante mais soulagente

Je suis tout à fait d’accord, surtout pour “les mains du cerveau au travail dans l’humain” et “que c’est un boulot fatiguant”.

Moi personnellement quand je me sens fatiguée de la philosophie, je dis pourquoi je prend ma tete avec tout ça, il faut que j’arrete,… et j’arrete pas par ce quand j’arrete je ne me sens pas bien.

Philosophie comme pharmakon

Alors vous êtes un philosophe? J’aimerais bien connaître comment vous l’êtes devenu.

Je Cherche des solutions

Bon, je pratique la philosophie pour analyser les phénomènes, mais je préfère le terme penseur que philosophe.

à la base je suis devenue penseur “ou comme vous dites philosophe” à cause des problèmes sociaux, ces problèmes ne touchent pas seulement le coté sociale, mais aussi des cotés économiques, politique, culturelle et cultuelle.

Avec l’habitude de parler et d’analyser ces problèmes avec des collègues et de chercher les solutions, j’ai trouvé qu’il faut relier plusieurs facteurs pour analyser un seul phénomène et de comprendre le passé (l’histoire) pour prévenir le futur.

La lecture des déférents livres dans déférents domaines m’ont donné une plate forme pas assez grande et vaste, mais je peux avec relier plusieurs domaines pour comprendre un.

Mais pour que j’aie eu dit je ne suis pas philosophe je suis penseur, c’est un peu contradictoire avec ce que j’ai dit avant qu’on ait été tous des philosophe, la raison est que je pense que le philosophe crée les problèmes tan dis que moi j’essaye de trouver des solutions à travers la pratique de cette philosophie et de penser à ce qui est mieux et meilleur pour nous tous.

Remarque :  Ma philosophie est theorique plutot que pratique.

Alors que veut dire penser?

Penser semble être une activité naturelle du vivant. Si “penser” veut dire régler des problèmes, trouver des solutions inédites, alors tous les vivants, animaux ou végétaux, pensent. Si “penser” désigne l’activité spécifique de réorganiser l’environnement et ses faits pour les rendre utilisables et viables, alors tous les vivants, animaux ou végétaux, pensent, car tous nous réorganisons l’existant pour pouvoir vivre, trouver nos ressources, prospérer de différentes manières. C’est pour ces raisons que le philosophe a écrit que l’Homme est un animal pensant sans se rendre compte que cette sorte de “penser” est une propriété du vivant. C’est pourquoi aussi la nouveauté, conception du nouveau, est une propriété du vivant.

Il semble que nous ayons besoin régulièrement de concevoir à nouveau nos façons de faire pour ces deux “penser” que je viens de décrire, pour la bonne raison que les conditions changeant, les moyens d’action pour ces “penser” doivent s’adapter à ces changements. Alors les philosophies peuvent être utiles à qui peut les traduire en principes d’action, de réaménagement, de process pour trouver des solutions.

Leur utilité tient au fait que la plupart des philosophies sont des constructions expérimentales, des modes d’organisation, des descriptions, des géométries, de mondes à venir, mondes possibles ou impossibles. Poour cela lisons Daniel Parrochia “La Raison systématique”. L’impossibilité de ces philosophies tient dans la possibilité de leur application, c’est-à-dire de transformation de l’existant, de manière viable. A l’horizon, il faut bien que l’humain puisse vivre.

Philosopher est par contre un métier, métier de constructeur, d’explorateur. Cela s’apprend, mais pas vraiment à l’université. Un jour vous savez que vous êtes devenu un philosophie et vous savez distinguer ce qui est philosophies de ce qui ne l’est pas, quel que soit le titre de l’auteur.

Par exemple, l’une des constructions philosophiques actuelles, est la philosophie non-standard dont l’une des applications possibles est la modélisation non-standard. Qu’est-ce que cela signifie?

On a l’habitude de modéliser un existant en le “recouvrant” par des connaissances. La modélisation non-standard tient un discours différent. Tiens, il y a un truc que nous désignons comme … (par un exemple un poisson transgénique". Mais, en réalité nous ne savons pas si ce truc existe. Qu’est-ce qu’il nous faudrait connaître pour que ça existe? Alors on voit que le “truc” est un construit et non quelque chose qui existe par avance. Si l’on tenant à ce que ce poisson transgénique existe par avance, alors on apporte juste les connaissances qu’on croit utiles. S’il doit être une construction, chacun va porter les connaissances les meilleures pour faire exister ce “truc”.

Pour l’histoire du poisosn trangénique: http://www.jouy.inra.fr/ressources_scientifiques/experimentation_animale/anibiomed_modeles_animaux_et_recherche_biomedicale/dogmatis

Je pense complexement !!!

C’est vrai que chaque personne pense, on est d’accord aussi que chacun pratique la philosophie, mais entre le philosophe, penseur et quelqu’un qui pense seulement pour chercher ces problèmes, il y a une grande différence et plusieurs classes, moi quand j’ai dit que je suis penseur, je veux dire que je ne cherche pas seulement de trouver une solution de mes problèmes, mais aussi des problèmes des autres et je prends mon temps pour ça, ce n’est pas le cas pour d’autre, cela me différencier des gens.

Pour moi une société est divisée par trois catégories principales : une minorité philosophe, des penseurs et une majorité qui pense de la manière comme vous dites.

Mais je vois que vous avez raison " vous  êtes devenu philosophe".

Complexement …

Oui, je suis devenu un philosophe comme j’aurais pu devenir un cordonnier ou un alpiniste. Je vois le monde comme philosophie et si j’étais cordonnier je le verrais comme chaussure à fabriquer ou à réparer. et si j’étais alpiniste, je verrais le monde comme ce qui est à escalader.

Je peux donc partout apporter mes outils et dire “utilisez-les” peut-être que cela, votre problème, votre action, peuvent être aidés, résolus, construits, grâce à cette philosophie comme outil.

Et il me semble bien comprendre que pour vous la nécessité de penser vient de la nécessité de résoudre les problèmes qui se posent aux autres. Vous ne voulez pas penser de manière égoïste mais en faveur de l’autre. Il me semble qu’alors vous demandez aux autres comment ils pensent le problème que vous voulez résoudre pour eux, avec eux. Il me semble que vous leur demandez: “mais au fait, quelles sont les connaissances que vous avez sur votre problème, la manière de le résoudre, ou les façons de faire qui ne permettent pas de le résoudre”. Lorsque vous faites cela, vous modélisez de manière non-standard.

Si l’on pensait pour résoudre les problèmes des autres sans entendre la pensée de l’autre, ne serions-nous alors pas, au nom de résoudre les problèmes des autres dans la résolution de nos propres problèmes?

Un grand merci!

Cher Michel,

Depuis environ 2 mois, nous discutons à propos de divers sujets. Je suis vraiment contente de t’avoir connu via Edgeryders. Grâce à toi, à tes commentaires, aux document et articles que tu me fais lire, j’ai beaucoup appris, et j’ai gagné en confiance en moi.

Je vois trois applications directes positives de ton influence dans ma vie.

Premièrement, l’échange d’information m’a permis de constater qu’il y a des gens qui travaillent sur des idées qui me flottent dans la tête, et que j’ai intuitivement appliquées dans des projets, sans vraiment avoir eu encore tout l’argumentaire. J’ai une vision de développement du gouvernement ouvert, mais c’était jusqu’à présent une force  qui vient de l’intérieur, qui me poussait à agir. Je n’avais pas encore tout bien intellectualisé les raisons de mes agissements. Grâce à toi, j’ai lu un peu sur les travaux de penseurs, et cela m’a ravigotée! Même si j’ai échoué à convaincre les autorités gouvernementales de la pertinence de mon projet, j’ai compris que ce n’est pas parce que mes idées ne valent rien, ou que je ne suis pas une bonne lobbyiste. Cela m’a fait du bien de lire et de réfléchir avec toi.

Deuxièmement, c’était la première fois de ma vie que je parlais ouvertement de mon expérience de Kundalini. J’ai encore peur d’en parler, mais encore là, une force m’a poussée à agir ainsi. Quelque chose me disait que je devais le faire. Au début, j’ai regretté de l’avoir fait, je craignais que cela me nuise. Mais les discussions très sympathiques que nous avons eu avec ta communauté de philosophes à ce sujet m’ont donné confiance en moi. Depuis deux ans, j’entrevois des applications de l’état physique de conscience dans le gouvernement ouvert, et la société en général. Pouvoir participer à l’élaboration de modèles d’un humain «lumineux», j’ai trouvé cela des plus emballants. Enfin des gens avec qui discuter de ces questions, me suis-je dit! Lorsque j’ai vu Alberto Cottica parler de «la partie non utilisée de l’intelligence» l’autre jour, ces mots me sont sautés aux yeux comme une enseigne en néon. Il faut continuer de parler de ces états, il faut que les autorités gouvernementales prennent conscience que ces choses existent, et quel effet cela a sur le corps et l’esprit, et comment ils pourraient gérer consciemment des développements dans ce domaine. J’ignorais comment m’y prendre pour en parler. Tu apportes une méthode qui répond à ces besoins.

Troisièmement, les gens de la sphère du gouvernement ouvert sont des analystes Web, éditeurs, consultants en communication ou en gestion publique, etc. Depuis 2009, que Barack Obama a donné le coup d’envoi au gouvernement ouvert, il y a eu beaucoup d’initiatives de gouvernement ouvert et de données ouvertes à travers le monde. La plupart on porté sur des applications technologiques, alors que le côté stratégique a été un peu négligée. Nous sommes en plein dans une transition de société. Le printemps arabe a initié de nombreux bouleversements et les autorités gouvernementales du monde entier en sont désormais conscientes (je présume). Les gens de la sphère du gouvernement ouvert pataugent à tâtons - nous avançons dans une sorte d’épais brouillard, sans trop savoir dans quelle direction mettre le pied, et comment s’y prendre pour arriver à développer davantage de gouvernement ouvert. Pourtant, les réponses, je suis persuadée que nous les connaissons. Chacun d’entre nous a dû murir des réflexions. Nous avons besoin d’un petit coup de pouce pour explorer en profondeur. À la lueur de nos discussions, j’entrevois que ces échanges pourraient être bénéfiques à de nombreux membres de la communauté. Tu m’a donné confiance que nous arriverons à identifier des pistes de solution. Je suis persuadée que ces discussions répondront à de nombreux besoins, et que cela donnera lieu à des applications futures.

Je t’invite à décrire ta vision du gouvernement ouvert, en complétant la mission ‘Spotlight: open government’ http://edgeryders.ppa.coe.int/we-people/spotlight-open-government;

ainsi qu’à lancer la discussion sur l’humain «lumineux», en complétant un rapport de misssion ‘Shine some light’ http://edgeryders.ppa.coe.int/bootcamp/shine-some-light

Par ailleurs, j’ai cru remarquer que plusieurs membres de ton réseau de philosophes sont un peu frileux, avec les nouvelles technologies. Il y en a qui se sont décrits comme des «techno-handicapés»! (Mignon, n’est-ce pas?!) Que pourrions-nous faire pour les aider à participer au think tank Edgeryders?

J’ai souvent l’impression de faire de la haute voltige en ta compagnie, je ne comprends pas tout et je réalise que je ne suis pas en mesure de tellement briller dans vos salons philosophiques. Mais sache que cela fait du bien, et que j’aime ça. J’espère que nous pourrons étendre cet effet à d’autres participants. Du baume de philosophe, quoi! Un grand merci pour tous les efforts que tu as déployés jusqu’à maintenant. #gratitude

Du baume pour le philosophe

Lyne,

D’abord c’est à moi de dire ma gratitude envers toi, d’être venu me chercher, de savoir lire au travers de twitter les pensées qui se déploient, les attentes aussi. Donc cela fait du baume pour le philosophe que je suis car, quoique nous fassions, même lorsque je revendique mon origine parmi les petites gens, même si je pense faire la philosophie de ces petites gens, il existe toujours un style philosophique qui fait que rien de la philosophie n’est évident. Plus exactement le propos du philosophe est comme une matière première qu’il convient par la suite de transformer en préservant au mieux ses qualités, pour en faire quelque chose d’utile pour soi ou la communauté. C’est ce que je vise.

Oui pas mal de mes amis qui sont soit des philosophes, soit des universitaires sont techno défaillants. Mais enfin de compte on peut les faire venir en les guidant comme tu fais pour moi, pas à pas. Je suis de ce genre de personne qui doit voir le résultat pour avancer dans la technique, les modes d’emploi me sont un peu obscurs. C’est vrai que j’ai de la théorie là-dessus et quelques pratiques concernant la lisibilité. As-tu remarqué par exemple comme une revue comme Wired contient des flyers de différents styles pour ses abonnements? Une application des learning styles.

J’ai apprécié à travers twitter de commencer une discussion sur des modèles d’Homme. Tu as apporté l’Homme lumineux, celui dont tu as l’expérience à partir du Kundalini. J’ai vu que des correspondantes italiennes avaient une expérience voisine de la tienne. En lisant la page Wikipedia du créateur du Kundalini j’ai eu le sentiment qu’il savait qu’il construisait un Homme, un modèle d’humain, parmi d’autres possibles, et qu’il fallait qu’il ancre son modèle dans les découvertes des sciences à propos du Réel, à propos de l’humain. Donc je vais proposer un jeu, le jeu des Hommes dans “Shine some light”.

Quant au Gouvernement ouvert, je vais continuer à m’y risquer. Pour plusieurs raisons. La première c’est que l’art de gouverner a toujours intéressé les philosophes et nombreux se sont crus capables d’enseigner par en haut les futurs dirigeants. Loin de moi une telle idée. Plutôt rappeler à tous que la philosophie et celle des anciens Grecs en particuliers doit énormément à la pratique des petites gens. Que seraient Platon et Aristote si eux et leurs semblables ne s’étaient frottés aux marchands et artisans d’Athènes? Des rêveurs. La force de leurs philosophies tient au pragmatisme dont elles sont issues. Et l’art de gouverner et d’abord celui de qui tient le gouvernail du navire, gouvernail dont le nom grec nous a donné la cybernétique qui est l’art de faire tenir du disparate ensemble pour le conduire vers sa finalité.

Allez, j’y vais, Lyne et puis si je me suis trompé dans mes manipulations techniques, j’espère que tu me diras comment m’améliorer.

xo Michel