Peut-être, comme vous le souhaitez Lyne, est-il plus facile de comprendre mon propos, en décrivant comment je suis devenu philosophe.
Pour tout dire, au lycée je dormais pendant les cours de philosophie car l’exposition des Grands principes m’ennuyait. Pour le baccalaureat j’ai du passer une épreuve de philosophie dans laquelle j’ai senti que je n’avais aucune autre liberté que de me conformer à des attentes, faire une belle étude de texte ou donner la “bonne opinion”. Alors j’ai pris le sujet sur la guerre. Je ne me souviens plus du sujet, mais c’était en gros d’arguer sur le fait que la guerre pouvait être civilisée. j’ai arguée que la guerre devait être sans pitié, oubliant de dire à l’époque, que la guerre étant par nature une monstruosité, la civiliser ne conduisait qu’à l’accepter comme un bien, et que cela était du point de vue de l’Homme, inacceptable.
Je suis devenu psychomotricien (je ne sais comment ce métier ce nomme au Canada). La rééducation psychomotrice des personnes handicapées ou malades mentales. J’ai enseigné ce métier à l’université pendant 5 ans. j’ai vite constaté que le monde de la rééducation était inflitré par des problématiques tellement dangereuses que ce n’était que par miracles que des enfants, des adolescents ou des adultes pouvaient sortir du statut d’handicapé ou de fou à celui de personne “normale”. J’ai constaté que ces gens dits fous, handicapés, étaient des objets, objets de soins, objets de pratiques injustifiées, objets pour que les soignants, les rééducateurs soient certains d’être les plus normaux. Et puis, vraiment, j’exigeais par mes techniques, de ces personnes un changement démentiel, moi-même, d’un tel changement, en étais-je capable?
Mon épouse a soutenu ma décision. Je suis devenu représentant de commerce pour le compte du groupe Electrolux, un “door-to-door salesman”. C’était horriblement à apprendre, non pas intellectuellement, mais à apprendre comme pratique. Je voyais des gens, que l’on aurait classé comme “feeble mind” dans mon précédent métier réussir mieux que moi. Mais j’ai appris, je suis devenu un bon vendeur, puis un formateur de vendeur.
Je me rendais compte que je ne comprenais pas la vente comme les autres vendeurs, les directeurs commerciaux. Je voyais ce monde autrement.
J’ai commencé à comprendre que ma révolte depuis mon métier de psychomotricien venait de ma compétence naturelle à modéliser, à trouver des relations inédites semble-t-il entre les gens, les actions, les choses.
Et j’ai découvert que je m’ennuyais. J’ai tenté de devenir directeur commercial mais là vraiment ce n’était pas le truc.
Mon épouse qui est une psychologue psychothérapeute réptuée, issuse d’une famille de grands intellectuels, dont l’un au moins a entretenu des relations avec le Québec d’un point de vue politique, mon épouse donc m’a dit que j’avais l’esprit d’un philosophe.
J’ai été accepté directement en DEA en raison de mon parcours après avoir rencontré le Professeur Deloche, professeur d’esthétique. Je trouvais que ce qu’il disait de l’Esthétique expérimentale se rapprochait de mon expérience de vendeur. J’ai entrepris une thèse mais qui n’a jamais été présentée parce que je n’écrivais rien de classique. Je crois que je lui ai fait peur.
J’étais intégré dans un laboratoire commun à deux écoles d’ingénieur, laboratoire s’occupant d’enseignement à distance. J’ai développé des modèles de recueil de connaissance, de logicle d’enseignement auto-adaptatif, fonction des styles comportementaux.
J’ai commencé à exploiter ces odèles dnas l’industrie mais bon. Pour le dire grossièrement tout le monde se moque de recueillir des connaissances, de savoir les rendre utilisables, de mettre de l’argent là-dedans. Personne ne se rend compte que les connaissances sont un bien qu’il faut recueillir de manière certaine, améliorer du point de vue de la qualité, et rendre disponible de manière égale pour tout un chacun. Je me suis opposé à la notion de génie, d’élite, en affirmant que les Ecoles d’ingénieur ne se souciaient pas de la qualité de l’enseignement parce qu’elles avaient besoin de gagnants et de perdants pour montrer qu’elles savaient former les meileurs. En gros les Ecoles d’ingénieur se sentiraient minables si tout le monde réussissait à apprendre ce qu’elles enseignent.
Or, nous devons affirmer que toute connaissance étant produite par l’Homme, il serait étonnant qu’un autre Homme ne puisse la comprendre et en user. D’où l’hypothèse que la transmission des connaissances est perturbées par des comportements, des modes de mises en forme, destinées à égarer les apprenants. C’est démontrable et j’ai démontré qu’un même logiciel présenté sous des aspects différents est compréhensible ou obscur pour les mêmes “apprenants”.
A partir de ce labo j’ai rencontré la philosophe Anne-Françoise Schmid qui s’est intéressé à mes travaux, puis son mari le philosophe François Laruelle. J’ai appris, compris que j’étais proche de la non-philosophie, que j’avais une oeuvre (dixit mon épouse).
Donc j’écris. mes travaux sont abstraits. Ils concernent la production d’innovations, le mode de relation de l’humain dans le monde. J’en fais des modèles pour tester ces abstraction dans le monde et voir si cela permet de mieux comprendre et agir.
Je me suis intéressé au traitement des données dans le cadre de la variété des modes d’action.
Et puis, il y a quelques mois, un ami lointain m’a demandé d’écrie en direct dans le cadre de sa maison d’édition électronique pour montrer que l’on pouvait mettre à disposition en temps réel de la recherche pour un usage immédiat. Ces écrits électroniques, Tribune(s), Clinique stratégique, sont des applications même si Tribune(s) parait être un recueil d’opinions personnelles.
Les Tribune(s) manifestent les voies que l’expression peut prendre selon la position d’un sujet dans mon modèle de la Scène Esthétique.
La Clinique stratégique est l’application d’un autre modèle désigné comme “Le cône”, très proche de ce que je développe dans un autre écrit électronique en cours, L’au-delà comme actuel, sur la prise en compte des connaissances de la physique expérimentale pour être au monde.
Par Twitter, en raison des événements actuels, je me suis plus intéressé à la Politique car j’ai constaté que mes outils pouvaient apporter de la connaissance. Non la connaissance exacte mais de la connaissance.
L’Op Gouv me paraît dans ce cadre l’une des voies explorables, l’une des voies où mes outils, mes écrits abstraits peuvent faire leur travail, u lieu où expérimenter.
Bon, voilà, je suis assez cohérent, je fais mon sillon et j’explore.