Ce texte est une pastiche qui n’a jamais été publié suite au faite que le jour de publication était le jour des attentat en France. J’ai rencontré Yannick qui m’a proposé de partager ce texte ici, car comme d’autre idée la réappropriation de l’espace commun a comme bénéfice des gens plus sain d’esprit dans la ville. Voici notre proposition:
Une nouvelle Maison du Peuple!
Aujourd’hui est un jour historique pour Bruxelles. Après de longs mois d’incertitude, le conseil communal à enfin tranché: le Palais de la Bourse deviendra le lieu commun de tous les bruxellois. Ils ont à nouveau une Maison du Peuple!
Ce temple architectural est évidemment d’abord un choix symbolique. Après y avoir accepté la très controversée exposition Behind The Numbers glorifiant le néo-liberalisme, la Ville s’est rendue compte qu’il fallait donner une autre destination à cet endroit que celle de pure spéculation commerciale et d’activité touristique. En transformant une partie de la Bourse en Maison du Peuple elle redonne une place aux Bruxellois au cœur du centre historique!
Donnez la ville aux habitants, et tout le monde s’en portera mieux
On ne comptait plus le nombre d’actions contre les plans de la Ville: plates-formes citoyennes, regroupements de commerçants, actions ludiques diverses… Qui ne se souvient du banc de 30 m déposé au milieu de la Grand place, ou des centaines de gens pique-niquant place de la Bourse, de l’action de revendication des escaliers de la Bourse comme tribune libre d’expression politique lors du KunstenFestivaldesarts? L’espace public était devenu un haut lieu de débat, mais paradoxalement ne recevait pas d’endroit adéquat pour le mener (une Agora). La participation ne remuait que du vent, les riverains ne se sentaient pas entendus. La ville était taillée sur mesure pour les eurocrates, les touristes Chinois, avec commerces ouverts le dimanche, tandis que le Bruxellois devait se contenter d’une ville certes prestigieuse, mais sans lieu où il fait bon vivre, une ville d’expériences individuelles juxtaposées, atomisées, sans liens.
Le Beer Tempel projeté dans le Palais de la Bourse aura une entrée par l’arrière, et c’est très bien ainsi. Mais sans occuper tout l’espace, il comprendra une nouvelle Maison du Peuple, où chacun pourrait débattre de ce qui se passe dans la ville, où les initiatives bottom-up pourront croître, de nouvelles idées pour une ville meilleure surgir. Il importe de faire de ce lieu symbolique qu’est la Bourse un espace de libre débat, une Agora. Il s’agit de rendre la ville aux habitants pour que tout le monde en profite, pour que l’habitant s’y sente bien. Alors le touriste, le commerçant et tout les autres s’y sentiront bien aussi.
La Ville espère avec cette Maison du Peuple calmer les tensions palpables par le biais d’une communication plus ouverte: un endroit de rencontre et d’écoute sera ainsi aménagé dans le bâtiment. En revitalisant de cette façon la Bourse, en lui donnant une échelle humaine, la Ville aide à fabriquer le tissu social des prochaines décennies. Bien sûr, le touriste y aura sa place, car la Maison du peuple sera ouverte a tous. Mais nous ne voulons pas que la centralité habitée soit confisquée par une vitrine à touristes. A la Maison du Peuple, les touristes pourraient rencontrer des Bruxellois, trouver des bons plans pour une visite de Bruxelles vue par ses habitants, trouver le plaisir culturel de ville plus qu’une consommation grégaire.
Utopie et Réalité?
Et maintenant vient la chute: on est encore bien loin de cette possible utopie à Bruxelles et c’est bien dommage. On dirait que la peur panique du désordre social jette la Ville dans les bras de la société du spectacle, attractive aux investisseurs, par la privatisation de l’espace public, le non-débat constant avec les acteurs locaux, un trafic encore plus monstrueux, et de plus en plus de gens en désaccord avec chacun mais encore plus avec la politique bruxelloise…
Une souffle nouveau, un bref moment d’air frais pourrait nous sortir de là, donc amis Bruxellois, politiciens donnez-nous cette Maison du Peuple à la Bourse.
Sinon on la prendra!